L'artiste Yves Voirol

 

Né aux Genevez en 1931, Yves Voirol devient instituteur et enseigne durant quelques années à Lajoux. Elève de Coghuf, il commence sa carrière de peintre en 1969. Devient formateur artistique et produit de nombreuses toiles, vitraux et peintures murales.

 

 

Quelques repères sur son parcours...

C'est en 1931 que, pour la première fois, Yves Voirol ouvrait de grands yeux sur le monde.

 

À vingt ans, jeune enseignant, il se met à dessiner, un peu par désoeuvrement. Puis un ami de Coghuf lui propose de se rendre chez le peintre; ainsi il devient en quelque sorte son élève pendant deux ans. Il ne se prend pas trop au sérieux mais, peu à peu, réalise qu'il doit faire un choix entre son métier d'enseignant et sa peinture.

 

À ses débuts, il peignait ce qu'il voyait dans la nature. Puis, progressivement, il a peint ce qu'il ressentait devant celle-ci : "C'est peut-être une certaine évolusion de peindre non plus la nature comme on la ressent, mais de peindre ce qu'on ressent d'après les formes de la nature".

 

Sa maison, entourée d'arbres, de buissons, de broussailles, s'accorde parfaitement avec sa sensibilité : il a besoin de se sentir proche d'un tel univers. Les grandes fenêtres donnenet l'impression qu'il n'y a pas de coupure entre la nature et l'intérieur de la maison.

 

Écoutons-le parler avec verve de musique classique, de compositeurs modernes, de Don Quichotte, d'art, de ce qu'il aime, ou décrire un état d'esprit avec émotion, rire de façon éclatante de ses angoisses et de ses tristesses. Chez lui, un simple fait devient aventure, histoire fabuleuse et incroyable; le quotidien sort de sa routine et la tristesse devient désespoir.

 

Tous ses sens sont ouverts à la nature, aux choses, à la vie. S'il est fin cuisinier et par cela amateur de bonne chère, c'est que les plaisirs de la table lui procurent de la joie : il est gourmand et gourmet. Gourmand de goûter à la vie, de la prendre à pelins bras, de la respirer, de l'écouter, de chercher son authenticité et de la retrouver dénudée de tous les artifices.

 

Si, parfois, il donne l'impression de vivre de manière intense, d'aimer la vie, il est aussi tourmenté par l'inhumanité du monde, la souffrance des êtres, l'impossibilité de communiquer réellement, par l'avenir d'une civilisation qui court à sa perte (voir la décharge publique), en un mot, par la mort.

 

Ces deux tendances de s personnalité transparaissent dans ses tableaux. Sa sensibilité trouve son plein épanouissement dans les aquarelles. Pour saisir cette dualité, il suffirait de comprendre sa peinture, car pour lui : "la meilleure façon de s'exprimer, c'est de peindre".

 


tiré du DOCUMENT DE TRAVAIL réalisé par un groupe de treize adolescents à l'occasion de l'exposition de peinture et de sculpture mise sur pieds à l'occasion du centenaire de l'école secondaire de Saignelégier (10 juin au 2 juillet 1978).
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